Châteaux de la Loire : Chenonceau
Les vacances de la Toussaint ont été l'occasion pour votre serviteur et sa moitié de réaliser, n'ayons pas peur des mots, une sorte de petit rêve : une plongée de trois jours dans le coeur tourangeau de notre Histoire, la Loire et ses châteaux.
Férus tout deux de musées, châteaux et autres ruines c'était une virée que nous avions hâte de faire !
Nous avons visité trois châteaux : Chenonceau le vendredi, Chambord le samedi et Villandry le dimanche.
Commençons donc par le commencement :
Première impression : yeux écarquillés et grand sourire aux lèvres. Voir de ses yeux, après tant d'années à l'admirer via des photos ou dans des documentaires, quelque chose de si beau, c'est avant tout un grand bonheur.
Chenonceau est le second château de la Loire le plus visité (après Chambord et avant Villandry si je ne dis pas de bêtises), il bénéficie donc d'une grande affluence de visiteurs ce qui, combiné à ses deux autres avantages, sa petite taille et et le fait qu'il soit privé, lui permettent d'être très bien tenu et très bien aménagé.
Par exemple : la rampe d'accès pour fauteuils roulant est en tuffaut et complètement intégrée aux marches d'entrée. C'est le genre de détails qui font la différence. Autres exemples
- dans chaque pièce se trouve une composition florale créée par l'atelier du château
- dans chaque cheminée, il y a un feu. Un vrai, qui brûle et tout !
Cela contribue à donner de la vie au château, car trop souvent les châteaux à visiter sont désespérément vides et sans vie. Ce n'est donc pas du tout le cas ici et vous pouvez profiter de la chaleur, du bruit des bûches qui craquent et de l'odeur de bois.
Pour ce qui est de la visite :
L'intérieur
L'intérieur de Chenonceau est très beau car très rempli : tapisseries, meubles, fleurs et cheminées en marche, accessoires divers (cuisine bien remplie par exemple), tout cela contribue à la création d'une ambiance très agréable.
La chapelle, préservée de l'ire des révolutionnaires grâce à l'idée de la propriétaire de l'époque, madame Dupin, d'en faire une réserve à bois.
Le lit de la chambre de la favorite de Henri II, Diane de Poitiers.
La galerie, longue de 60 mètres. Construite à la demande de Catherine de Médicis (inauguré en 1577) sur la base du pont construit à la demande de Diane de Poitiers (pour aller chasser de l'autre côté) et inauguré en 1559.
Les magnifiques cuisines et les cuivres resplendissant. A noter que les cuisines comportent l'office, la salle à manger du personnel et les cuisines à proprement parler.
Meuble du Salon François 1er.
La cheminée du salon Louis XIV, l'ancre inversée de la cheminée indique la présence d'un bâtard au sein du château.
A l'époque, quand on rend visite à quelqu'un, on lui offre un portrait de soi-même. La classe.
Détail d'un meuble de la chambre de Gabrielle d'Estrée, favorite du roi Henri IV.
Vue de la terrasse, de la même chambre.
Maccabre chambre de Louise de Loraine, veuve du roi Henri III, qui peint les murs et les plafonds en noir, y ajoute des décorations type pelle de fossoyeur et crânes, s'habille de blanc (couleur du deuil royal) et passe les onze dernières années de sa vie à prier.
La quasi intégralité du château se visite, c'est assez remarquable pour qu'on le souligne. Le second niveau de la gallerie est consacré à l'histoire du château à travers l'ensemble des propriétaires, très bien organisé et intéressant. Du moins, tant qu'il n'y a pas d'enfants qui courent et qui hurlent...
Mention spéciale : la surveillance vidéo
Nous sommes tous les deux d'un extrême INTOLÉRANCE envers les gens qui ne respectent pas les monuments historiques. Photos avec flash, tripotage des meubles, cuivres, tapisseries et même tableaux nous donnent des envies de meurtres. Je suis d'ailleurs pour une interdiction des appareils photos et des téléphones portables à l'intérieur du château de Versailles par exemple.
Bref, à Chenonceau il n'y a pas de surveillant dans les salles, mais la surveillance vidéo permet de rappeler à l'ordre les indélicats ce qui est très efficace.
L'audio-guide
Je prends le temps de parler un peu du support de notre visite pour deux raisons. D'abord, il était vraiment très bien. Ensuite, c'est parce que nous avons découvert trois châteaux avec à chaque fois un "support" différent : l'audio guide pour Chenonceau, le mystérieux HistoPad de Chambord et un guide (un vrai, un être humain) à Villandry.
L'audio guide de Chenonceau vous coûtera 4,5€, ce qui fera grimper le prix de l'entrée à 17€, mais il vaut largement ce prix. Il s'agit en fait d'un Ipod sur l'écran duquel vous sélectionnez le numéro de la salle où vous vous trouvez et écoutez le commentaire. L'avantage de l'Ipod et de son écran, c'est qu'en même temps que vous avez le cmmentaire, des illustrations s'affichent. Vous ne comprenez pas de quel meuble ou quel tableau le commentaire parle ? Il s'affiche sur l'écran. Une foule dense vous bouche la vue ? Vous pouvez admirer le tableau en toute tranquilité.
A mon avis, c'est un supplément indispensable pour profiter au mieux de votre visite. En plus, il y a un commentaire spécial enfant :)
Les extérieurs
Les extérieurs de Chenonceau sont magnifiques, en plus de la vue sur le Cher de chaque côté du château, on peut admirer deux jardins de styles différents : le jardin "Diane de Poitiers" et le jardin "Catherine de Médicis". Point important, alors que nous les avons visité en fin d'année, les jardins étaient encore très fleuris et très bien entretenus.
En repartant vers le parking, nous sommes passé après l'orangerie par la cour de la ferme du 16ème siècle (qui nous a rappelé le faux village normand des jardins de Versailles) avec un bassin plein de canards et d'oies. Après ce hameau, nous avons visité avec plaisir les jardins du château, très fournis et très bien organisé. Un coucou aux ânes, un passage par le petit labyrinthe (pas extraordinaire à cette période de l'année), un tour curieux vers les caryatides, hélas laissées à l'abandon et très dégradées.
De gauche à droite : le jardin de Diane, le Cher et le château
La tour dans la cour de ferme
Le potager des fleurs
Arrivés un peu avant midi, nous y avons passé de longues heures pour profiter un maximum du château et de ses extérieurs.
Ce fut une très belle journée qui annonçait un week end sous le signe de l'émerveillement (et d'une météo impeccable !).
Slagash